Le Collège de Castres (1574–1665) — Fondation du Collège

En 1574, à Castres, les protestants fondent le premier collège.

Fondation du Collège — illustration
Le Collège (n° 22), entrée rue Émile-Zola actuelle (n° 3).

Contexte de la fondation

Le 20 septembre 1574, à peine cinq semaines après la prise de Castres par les réformés (23 août 1574), la communauté protestante fonde un collège municipal, le premier de la ville.

La prise de la ville place Castres au cœur d’un espace réformé actif.


Fonder un collège répond à un double objectif : former les élites urbaines et les cadres de l’Église réformée (ministres, diacres, greffiers, officiers), et éviter d’envoyer les jeunes vers des villes et collèges restés catholiques, comme Toulouse.

Le collège est placé sous la tutelle conjointe des magistrats de la ville et du consistoire (conseil dirigeant de la communauté locale), qui nomment le principal et les régents.

Missions

Développer l’instruction

Le protestant doit pouvoir lire et interpréter lui-même les textes sacrés.

Assurer l’ordre public

Occuper les jeunes gens, habitués à la violence du moment, et leur donner une formation morale.

Organisation des études

  • Cinq divisions successives.
  • Un régent par classe.
  • Enseignement fondé surtout sur l’expression orale : commentaires de textes (Écritures, auteurs latins et grecs).
  • Horaire hebdomadaire lourd (48 h minimum).
  • L’année scolaire dure une année complète et commence le 24 juin (Saint-Jean-Baptiste).

Les enseignants

Recrutés par le conseil du Collège sur proposition des pasteurs, qui sélectionnent les candidatures.

Les candidats subissent des examens : entretien au temple devant une commission (gens de lettres, pasteurs, représentants de la ville).

Les élèves

En principe : jeunes de 14 ans et plus, de toute la région, sans distinction de fortune et qui ne travaillent pas.

En pratique : surtout des fils de familles aisées domiciliées à Castres.

L’Édit de Nantes (avril 1598)

Perceptions à Castres

L’Édit suscite à Castres à la fois inquiétude et satisfaction. Dans une ville administrée alors par des protestants, il accélère néanmoins le retour des catholiques.

  • Confirmation de l’existence et de la composition de la Chambre de l’Édit.
  • Ouverture ou réouverture des lieux de culte catholiques.
  • Retour des ordres monastiques.

Effets économiques

L’installation de la Chambre de l’Édit et l’Édit de Nantes entraînent un essor économique : chantiers d’hôtels particuliers, d’églises et de couvents ; Castres devient une ville prospère.