Guerre 14-18 – Le 53ᵉ régiment d’infanterie

Pierre Grand – soldat du 53ᵉ régiment d’infanterie

à Le Bez (Tarn) le 5 avril 1891. Classe 1911 (bureau d’Albi, n° 1298).

Incorporé au 53ᵉ régiment d’infanterie le 8 octobre 1912 ; mobilisé en août 1914.

Il participa à toutes les campagnes du régiment, notamment en Champagne et à Verdun. Soit en tout 7 ans : 2 ans de Service militaire, 4 ans de guerre et quelques mois après la fin de la guerre. Il fut ensuite affecté au 56ᵉ régiment d’artillerie avant sa démobilisation en 1919.

Son rôle, longtemps méconnu, fut pendant un temps, celui du ravitaillement de première ligne : transport des vivres et munitions à dos de mulets sur des pistes défoncées, souvent sous le feu.

Les bourriquets aux Eparges, 1917. Exemple du transport à dos de mulets

Fiche matricule de recrutement militaire de Pierre Grand.
Classe 1911, Bureau d’Albi.

Les bourriquets

Le 53ᵉ Régiment d’Infanterie

Origine et mobilisation — Le 53ᵉ Régiment d’Infanterie, caserné à Perpignan (caserne Saint-Jacques), est composé principalement de Catalans et de Languedociens. Sa devise, « No passareu », résume l’esprit de résistance du régiment.

Mobilisé le 7 août 1914 sous les ordres du colonel Arbanère, le 53ᵉ Régiment d’Infanterie part en Lorraine quelques jours plus tard.
Ci-dessous : une photo du drapeau et de sa garde à la caserne de Perpignan en 1910.

Campagnes du 53ᵉ RI (1914–1918)

1914 : Lorraine (Leintrey, Avricourt, Rorbach), lourdes pertes à Rorbach ; défense du Grand-Couronné (Nancy) ; puis Nord et Yser (Saint-Éloi, Hollebecke). Le régiment se distingue malgré des pertes très élevées.

1915 : Champagne (Beauséjour, Perthes-lès-Hurlus, Moronvilliers). Guerre des tranchées et des mines, terrain dévasté ; nouvelles pertes très lourdes.

1916 : Main de Massiges puis Verdun (mai-juin). Secteurs pilonnés en continu autour du fort de Vaux ; le régiment tient ses positions au prix de pertes énormes. Repos, puis retour en Champagne (Ville-sur-Tourbe, Mont-Têtu, Maison-de-Champagne).

1917 : Les Éparges (fév.–avr.), conditions extrêmes ; combats du Mont-Haut (juil.) : succès tactique mais 18 officiers et 789 hommes hors de combat ; Caurières (sept.) : défense coûte que coûte ; fin d’année plus calme aux Monts de Champagne.

1918 : Somme (mars) pour enrayer l’offensive allemande ; Champagne (juillet) : défense victorieuse à Chabrerie ; offensive d’Auberive (sept.) et poursuite jusqu’à la Meuse.

Bilan : quatre années de front, régiment plusieurs fois cité à l’ordre de l’Armée ; noms de gloire : Beauséjour, Massiges, Verdun, Mont-Haut, Caurières, Auberive. Régiment dissous après-guerre.

Caserne Saint-Jacques, Perpignan — garnison du 53e RI