Monument commémoratif du quartier, la croix de l’Albinque perpétue le souvenir des exécutions révolutionnaires survenues à Castres.
Castres - La croix des martyrs – Place Pierre Fabre
La croix de l’Albinque
Si la place de l’Albinque (aujourd’hui place Pierre-Fabre) est l’un des lieux les plus vivants de Castres, elle porta jadis le poids de la mort.
À la fin du XVIIIᵉ siècle, pendant la Terreur révolutionnaire, la guillotine y fut installée, à l’emplacement de l’actuelle halle aux grains.
La croix des martyrs, d’abord érigée au centre de la place, rappelle ces exécutions. Lors de la construction de la halle (1865–1868), elle fut déplacée vers le bas de l’avenue de Lautrec, puis placée près du parvis de l’église Saint-Jean-Saint-Louis (édifiée de 1867 à 1873).
Elle demeure le symbole du passage de la Terreur à Castres, où cinq prêtres réfractaires trouvèrent la mort pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé.
La Terreur (1793–1794) fut un moment de répression extrême : la justice révolutionnaire condamnait et exécutait rapidement ceux jugés ennemis de la République.
Beaucoup furent visés sur simple suspicion, notamment des prêtres réfractaires comme ceux exécutés à Castres.
Jean-Pierre Alengrin (1710 ou 1749 – 1795)
Prêtre originaire du Tarn, Jean-Pierre Alengrin refusa de se soumettre à la Constitution civile du clergé et resta fidèle à l’Église catholique.
Arrêté pendant la répression religieuse, il fut guillotiné sur la place de l’Albinque, au début de 1795, quelques mois après la chute de Robespierre.
Son souvenir demeure à travers la Croix de Capello, érigée à Montredon-Labessonnié, près du lieu où il exerçait son ministère avant la Révolution.
Mots-clés pour comprendre
- Prêtre « réfractaire »
- Clerc refusant de prêter serment à la Constitution civile du clergé (1791).
- Constitution civile du clergé
- Réorganisation de l’Église (1790–1791) : élection des évêques et curés, serment obligatoire.
- Terreur
- Période de répression : de septembre 1793 à juillet 1794.
- Guillotine
- Instrument d’exécution adopté en 1792.
- Robespierre
- Chef de file du Comité de salut public, Robespierre estima que la République devait être défendue par une politique de répression sévère, ce qui conduisit au durcissement de la Terreur.